Persuasion – Jane Austen

4e de couverture :

Sous le vernis d’un genre, chacune des phrases de Jane Austen attaque les conventions, traque les ridicules, et finit avec une grâce exquise par pulvériser la morale bourgeoise, sans avoir l’air d’y toucher. Les héroïnes de Jane Austen lui ressemblent, elles aiment les potins mais détestent bavardages, grossièreté et vulgarité. La pudeur, le tact, la discrétion, l’humour sont les seules convenances qu’elles reconnaissent… Et si Jane Austen mène les jeunes filles au mariage, c’est fortes d’une telle indépendance qu’il faut souhaiter au mari d’être à la hauteur ! A lire yeux baissés et genoux serrés pour goûter en secret le délicieux plaisir de la transgression des interdits.

Mon avis :

Persuasion est le dernier roman écrit par Jane Austen. Il fut publié après sa mort, en 1818. Après cette relecture, je classe sans hésiter Persuasion en 2e place dans mes préférences des écrits de Jane Austen, après l’indétrônable Orgueil et préjugés.

Je trouve l’intrigue de Persuasion particulièrement aboutie et assez différente des autres romans de l’auteure. Ici, nous ne suivons pas des jeunes filles face aux premiers émois, mais Anne Elliot, âgée de 27 ans, qui se retrouve face au capitaine Frederick Wentworth, l’homme dont elle a refusé la demande en mariage huit ans plus tôt, persuadée alors par ses proches de l’imprudence d’une union avec un officier de marine en début de carrière, sans argent et sans relations. Au moment où se déroule l’intrigue, le capitaine Wentworth a réussi sa carrière d’officiers, s’est enrichi et se met à la recherche d’une épouse et les rebondissements seront nombreux jusqu’au dénouement final.

J’ai beaucoup aimé les personnages de ce roman. Anne Elliot est une jeune femme à laquelle je me suis beaucoup attachée. Malgré tout ce qu’elle subit au quotidien, elle reste forte. Ainsi, elle ne prend pas ombrage que ni son père, ni sa soeur aînée ne la consulte lors des décisions importants : Anne se soumet à leur volonté sans rechigner. Quand le capitaine Wentworth apparaît dans son cercle elle cache son trouble et n’a pas d’autres choix que de supporter l’indifférence à son égard de son amour de jeunesse sans broncher. J’imagine bien que ne pas montrer ses sentiments en public faisait partie des conventions sociales de l’époque mais je n’ai pu qu’admirer avec quel brio Anne Elliot y arrive. Ce que j’ai ressenti au cours de ma lecture pour le capitaine Wentworth n’a pas été sans me rappeler ce que j’ai ressenti vis à vis de Mr Darcy : au début, on le déteste à cause de la manière dont il traite notre héroïne, et puis finalement… Les personnages secondaires sont très intéressants et surtout, ils sont beaucoup moins caricaturaux que dans les autres romans de Jane Austen : du coup, ils ne m’en sont apparus que plus réalistes.

Ce roman aborde également des thèmes chers à l’auteure. L’orgueil avec l’ensemble de la famille Elliot (à l’exception de Anne) qui se rengorge du titre de baronnet porté par le chef de la famille. La navy dont plusieurs personnages masculins font partis dans ce roman. Et la société de l’époque de l’auteure (début XIXe siècle), et plus particulièrement ici, la vie à Bath, une station balnéaire où il faisait bon être vu à l’époque.

Enfin, quel plaisir de retrouver la plume inimitable de Jane Austen. Sa manière bien à elle de décrire les lieux, les personnages évoqués dans son récit.

En bref, pour moi, Persuasion est l’un des meilleurs romans de Jane Austen. L’histoire, riche en rebondissements m’a plu, tout comme le style d’écriture de l’auteure.

Ma note : ♥♥♥♥♥

Persuasion
Titre VO : Persuasion (1818)
Jane AUSTEN
Editions 10|18, Collection Domaine étranger
295 pages

Lu dans le cadre du challenge « God save the livre – édition 2013 » et en lecture commune avec Holly_Goli